Remise en état d'une DR 650 de 1994 (sp44a)

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Je vais présenter mon nouveau jouet: une Suzuki DR 650 de 1994 type sp44a. Elle affiche quelque chose comme 45000km mais c'est difficile d'en être certain vu que le compteur ne marche pas à chaque fois.
Je me suis offert un passe-temps à 600€ dans les limites de l'espace et le budget disponible. Cela me manquait de ne plus mécaniquer des soirées entières dans l'odeur du cambouis et de l'essence. Je cherchais une bécane roulante, complète mais ayant des choses à revoir (et un prix en rapport). J'aurais été frustré de trouver une moto sans rien à revoir dessus, je me serais senti lésé.


J'ai trouvé mon bonheur par un célèbre site de petites annonces (un bon coin je crois) à 10 km de chez moi. Le vendeur s'en séparait suite à un accident sur circuit de cross avec une KTM. Fini la moto pour lui et la bonne affaire pour moi!



Les points à réparer ont été vite ciblés:

-batterie morte (1 volt aux bornes, impossible à ressusciter )
-pas de rétros
-pas d'éclairage de plaque
-cligno arg hs
-coque inférieure du compteur cassée (mais recollable)
-poignées hs
-levier de frein cassé
-carénages en plastique rayés
-le sélecteur de vitesses a du jeu sur l'axe cannelé
-les passe-câble de la fourche ont disparu
-les joints de fourche fuient et l'huile a coulé sur le frein, du coup les plaquettes sont à remplacer
-le silencieux est cuit de chez cuit, un mille-feuille de rouille multi-percé
-la béquille est un peu tordue au niveau de son articulation
-une partie des vis de la moto est issue d'un panachage plus que douteux


Le moteur, lui, tourne comme une horloge, le carbu ne semble pas avoir été bidouillé et il n'y a aucun bruit suspect. Le pneu avant est à la moitié de son usure, l'arrière est moins usé. Malgré ça, pas question de rentrer par la route avec, j'ai donc réussi l'exploit de la caser dans la fuckin'Kangoo.



Une fois chez moi, place aux photos.























Et la grosse qui veille au fond



C'est une GSX F 750 de 1999. Aucun souci avec, elle tourne au poil.



Pour la suite du programme de la DR:

-changement des joints spi de la fourche
-démontage complet, nettoyage à fond, réparation de ce qui doit l'être sur le cadre
-quête des pièces hs (c'est déjà bon pour une partie)
-grosse révision du moteur, peut-être un démontage de la culasse pour la contrôler
-Recherche d'un silencieux d'origine pas trop cher (grosse galère en percpective )

C'est déjà pas mal, je verrai le reste au fur et à mesure.

[Rémi ze Ouaibmasteur]

Salut

Voila une bonne philosophie : une base "à revoir" et la volonté de passer à travers toute la moto afin de la remettre en parfait état.

Au moins, une fois fini, on sais parfaitement où on en est sur une moto qu'on connait alors très bien.

Bon courage pour ta croisade !!

ps : si ton DR est remonté à temps, http://drmania.free.fr/forum/viewtopic.php?t=2371 ; tu ne pourras pas dire que le départ est loin de chez toi !!!

[Court]

Merci Remi

Effectivement, après avoir désossé et révisé une bécane, il est beaucoup plus facile de connaître ses points faibles et de la dépanner si elle tombe en rade.


Pour la ballade du 17/10, je suis super intéressé mais la moto ne roulera jamais à cette date. Je doute même qu'elle roule cette année. Où alors il faudrait que je sois en congé les trois prochaines semaines et que quelques centaines d'Euros apparaîssent sur mon compte.

Je serais tenté d'y participer avec la GSXF mais sur les petites routes bosselées, je n'y prendrai aucun plaisir avec cette mi-routière mi-sportive. Et puis ça fera tache, un quatre-pattes au milieu des gromonos

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En la ramenant chez moi, ma première envie a été de faire un tour avec. J'avais juste fait un petit tour dans la cour du vendeur car elle ne freinait pas (à cause de la fourche qui pisse sur l'étrier).

J'ai d'abord démonté et dégraissé le frein avant au Sodex (un dégraissant pour frein d'ascenseur), puis j'ai donné du kick pour la démarrer. Et là, pas moyen de la faire péter!


Au bout d'un moment (et un début de crampe au mollet), ça commence à sentir fort l'essence. Je démonte une bougie pour voir, et je la trouve dégoulinante d'essence. Je me dis alors "y a pas d'allumage!". Pour tester rapidement, je sors les bougies, je les attache à un gros câble en cuivre (6mm² multibrins rigide) que je relie à la culasse. Un coup de kick plus tard, je constate que l'étincelle est bien présente.
Les bougies sont brossées et chauffées avant remontage, la chambre est séchée, et c'est reparti pour une scéance de kick. Résultat: rien.

Un collègue me recommande de remplacer les bougies même si elles paraîssent correctes. Sur ses conseils, je file chez Suzuki d'où je ramène une paire de bougie qui sont montées dès mon retour. Deux coups de kick et c'est bon!


Le problème de démarrage résolu, j'ai pu faire un tour avec cette chère DR qui m'a fait suer sur le kick.

Au cours de l'essai sur les chemins agricoles au bout de ma rue, j'ai pu constater que le vendeur ne s'était pas foutu de moi: le moteur tourne rond, il monte en régime régulièrement, les vitesses passent sans problème, l'embrayage ne pose pas de problème (l'ancien propriétaire l'aurait remplacé et il n'aurait pas fait 20 bornes depuis). Le freinage peut mieux faire, les suspensions sont trop molles, mais ça je le savais déjà.



De retour dans le garage, j'ai posé la bécane sur un support fait maison avec une chaise d'école au dossier coupé sur une solide planche à roulettes. Le démontage peut commencer, yeah!

[av]

.................................... Le démontage peut commencer, yeah!

Que du bonheur........................en perspective

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Première étape, enlever les roues pour équilibrer la moto posée. Ensuite, dépose des tubes de fourche (fingers in the nose) et démontage de la partie arrière pour avoir plus de place pour tourner autour dans mon petit garage.












Le pot fait de la résistance pour sortir, je dois démonter la ligne complète, pour ensuite constater que les deux parties sont impossibles à séparer. Je laisse l'ensemble dans un coin pour plus tard en aspergeant régulièrement la jonction de dégrippant.









La grosse veille toujours...




Les choses sérieuses commencent avec les tubes de fourche. L'ouverture des bouchons et la dépose des ressorts se fait sans problème, de même que la vidange de la vieille huile.



Ca se complique ensuite lorsqu'il faut desserrer la grosse vis Allen (repère 10) sous le fourreau qui tient la pipe d'amortissement (repère 12), laquelle se bloque avec un outil spécial Suzuki. Et pour que ce soit vraiment marrant, la vis est bloquée avec du frein filet et la pipe se trouve au fond du tube de fourche.



Certains arrivent facilement à débloquer la vis avec une clé à choc pneumatique. Malheureusement, mon compresseur n'est pas assez costaud pour ce genre d'exercice, et la pipe d'amortissement a toutes les chances de tourner avec.


En jetant un oeil à la pipe, je constate qu'il faudrait une douille douze pans mâle en 28, le truc introuvable parce que déjà le 28 ça existe pas! Faut donc que je trouve autre chose...

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En rôdant ce matin chez le père à ma nana, j'ai dégotté un beau boulon de 27 et un épais tube galva. Je tiens ma solution.

De retour chez moi, j'ai fait péter le poste à souder pour unir (pour la vie...) au tube le boulon d'un côté, et une vieille douille 3/8" de l'autre (du 1/2" aurait été mieux, mais je n'ai pas de douille de cette taille à sacrifier).


Je le dis tout de suite, la soudure c'est pas tout à fait mon rayon. Collage, boulettes, soudures qui craquent au premier coup de marteau, coup de flex pour éliminer et on recommence...

J'ai ramé une bonne heure avant d'avoir le coup de main, mais faut bien commencer un jour. L'adage est clair: c'est en forgeant qu'on devient forgeron, ou bien: c'est en soudant qu'on devient soudeur, c'est en carrelant qu'on devient carreleur, c'est en geignant qu'on devient ingénieur...

Et comme j'ai pas été radin sur les baguettes, j'y ai passé deux heures pour être sûr que ça tiendra.

Je suis satisfait du résultat, ça a l'air solide même si les soudures n'ont pas un aspect flatteur.

[miky34]

belle entreprise cette restauration et quel art du récit
continue c'est un régal à suivre

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Merci pour les encouragements!


La suite ce soir avec le démontage des tubes de fourche et le décès de mon étau.

[Desmostro]

Pour les soudures c'est clair que tu n'as pas eu regret aux baguettes.
J'ai eu droit au même genre de péripéties la semaine dernière et juste avec 3 points de soudure ça tient, je t'assure.

Sinon ton atelier est rudement bien rangé, j'ai déjà essayé d'être organisé comme ça, mais du coup je ne retrouvai plus rien.

[Court]

Mon garage est pas grand, c'est un garage d'appartement, et j'ai beaucoup de trucs à mettre dedans. J'ai du me séparer de certaines choses, et pour le reste j'ai agencé au mieux.

La suite du démontage des tubes de fourche.

Comme je bosse seul, je dois trouver des astuces: la clé Allen de 10 serrée dans l'étau, la vis sous le tube enfichée dessus, l'outil maison positionné sur la pipe au fond du tube, le cliquet connecté à l'outil avec un tube de rallonge sur le manche. Le tout en appui contre l'étau avec le (faible) poids de mon corps.



La vis est bien collée, j'ai du appliquer une sacrée force sur le cliquet. J'avais peur que l'outil maison lâche, mais le boulot de l'ami Court c'est pas d'la merde! J'ai ensuite eu peur pour le cliquet, j'ai bien cru qu'il allait casser net.

Finalement ça s'est bien débloqué et j'ai pu passer au suivant. J'ai tout positionné comme décrit précédemment et j'ai appliqué la même force au desserrage que pour le premier.

Tout à coup j'ai vu la clé Allen tourner entre les mâchoires de l'étau. Je me suis dit que ça a du se desserrer et j'y vais pour remettre quelques tours. Et là c'est le drame: l'étau serre plus!
En regardant de plus près je me rends compte qu'il est fendu à la base. J'ai fendu mon étau!!!



Solution de rechange pour débloquer mon tube de fourche: un grand tube bloqué au sol, la clé Allen calée au bout et le tube de fourche posé à la verticale dessus.

Voilà le travail:



Les vieux joints étaient cuits.



La vieille huile n'est plus très fraîche. Couleur douteuse, dépôt boueux et particules en ballade, mmmmhhh!



Une fois tout démonté et dégraissé, je peux passer au remontage avec les nouveaux joints spi.



Remontage à l'inverse du démontage, sans oublier une goutte de frein filet sur la vis et de la pâte à joint sur les deux faces du joint.

[Court]

J'ai reçu ça aujourd'hui:



Les RMT de chez ETAI sont vraiment bien faites, le lexique des méthodes à la fin permet d'apprendre pas mal de choses (et de se rendre compte qu'on a jamais assez d'outils).

J'ai aussi reçu ce que j'ai commandé au beau-père (qui a un tour au boulot):




Désolé pour la disposition, ça s'est fait tout seul. Ce sont des cales en inox usiné au tour qui se placent dans les tubes de fourche entre le ressort et le bouchon supérieur. Sur le net, j'ai pu lire que d'autres possesseurs de DR mettent des cales (de 10 à 25mm) dans la fourche pour créer une précontrainte du ressort, c'est-à-dire que ça durcit un peu la fourche. J'ai donc demandé une paire de cale de 5mm d'épaisseur et une autre paire de 10mm, comme ça je pourrai tester ce qui va le mieux, 5, 10 ou 15 mm.

Pour durcir l'amortissement, il faudra que je joue sur le dosage d'huile plus épaisse. D'origine c'est de la 10W, je vais essayer d'ajouter un peu de 15W. J'ai de la 10W en stock, il faut encore que j'aille acheter de la 15W (il y en avait plus la dernière fois que je suis passé chez Dafy ).

Pourquoi vouloir durcir à tout prix la fourche, me demanderez-vous? Pas pour la passer en supermotard, non non, que personne ne me parle de la passer en supermotard, ce n'est pas mon but et encore moins dans mes moyens. Visiblement, le réflexe de chaque proprio de trail est de le modifier en SM. Moi, le seul SM qui me plaît c'est avec des cuissardes et un fouet!

La réponse est simple: la fourche est méga molle d'origine et j'apprécie modérément. De plus, ce sont des modifications qui peuvent évoluer et qui sont facilement réversibles.

[Court]

Pas grand chose aujourd'hui, je me suis occupé du combiné ressort-amortisseur arrière.


Crade et grippé au démontage.



Puis le nettoyage.



Et le réassemblage, comme neuf!



Sur la dernière photo, on peut apercevoir un capuchon noir au bas du corps de l'amortisseur. Sous se capuchon se cache une valve de gonflage. C'est donc un amortisseur réglable... Il n'en est pas fait état dans la RMT et je sais pas trop quelle pression mettre dedans. Je connaissais les fourches gonflables (et les poupées gonflables ), mais je savais pas que ça existait pour les mono-amortisseurs arrière.


A venir: mes démêlés avec le pot d'échappement. Il me résiste, et parti comme c'est, je sens que ça va mal finir.

Donc à bientôt avec probablement "Massacre au Flex"

[Desmostro]

Salut,
J'aimerai bien savoir comment tu as compressé le ressort de l'amorto pour le sortir, parce que les compresseurs de ressorts de bagnoles ça vas pas, j'ai vu une technique avec des sangles à cliquet mais qui me fait un peu peur, donc après à moins d'avoir une presse...
Le mien aurait bien besoin d'un coup de jeune aussi.

Bonne continuation.

EDIT: Le tiens à le corps fileté et y'a juste la bague de pré-contrainte à dévisser, j'ai été un peu miro sur le coup
Sur le 600 faut compresser le ressort pour dégager un coupelle et c'est pas la même affaire.

[Court]

Sur la dernière photo, le ressort n'est pas sous contrainte, l'écrou est juste vissé contre. On peut alors voir qu'il est facile à démonter puisqu'il reste 5 cm de filetage pour dégager les écrous.



Comme promis, le résumé de la séparation du silencieux et du tube d'échappement.


Les tentatives de noyage au dégrippant, d'écartement extrême des lamelles de la collerette, les coups de marteau, les torsions et les tractions n'ayant rien donné, je suis passé au chauffage.





J'ai chauffé jusqu'à ce que la collerette soit rouge. Je retente ma chance, mais y a rien à faire.
Tant pis, j'ai dégainé la disqueuse et j'ai commencé à faire deux-trois petites découpes, histoire de pouvoir mieux écarter les lamelles à leur base. Et ça veut toujours pas.

Je m'enhardis un peu et j'ai taillé plus profondément, sans que ça bouge d'un poil.

Voulant en finir à tout prix avec cet assemblage de ferraille qui me nargue, j'ai fait une découpe de la mort et enfin les deux parties se sont séparées. En même temps, vu ce que j'ai découpé, j'aurais pas compris si ça n'avait pas bougé.