Les DR350 et DRZ400 : le retour aux sources


La DR350

Au début des années 90, le concept du trail Paris-Dakar Replica commence à avouer ses limites. Cette catégorie de trail s'éloigne inexorablement de la philosophie d'origine du concept "trail-bike", résidant principalement dans la polyvalence et dans la capacité à rouler sereinement dans les chemins. De plus, la tendance des gromonos "civilisés" à devenir de plus en plus "routier", voire "urbain", s'accentue. Ce qui leur interdit de plus en plus les chemins.

L'ensemble du microcosme motard (dont la presse spécialisée se fait le porte-voix) commence donc à réclamer un retour au source et aspire au retour de motos plus polyvalentes, plus légéres, plus simples et surtout moins chères.
C'est dans ce contexte qu'en 1990 Suzuki se fait encore remarquer par un coup de génie : c'est la sortie de la DR350, sorte de retour aux sources, à l'esprit des premiers trails-bike (en gros, la XT500 !).

La DR350 est donc la moto que tout le monde attendait, c'est le chaînon manquant dans la production "trail" du moment. Cette petite moto qui arrive donc pile au bon moment, un an après la disparition du catalogue de la mythique XT500, témoignera d'un succés inédit mais justifié dans une catégorie de moyenne cylindrée habituellement délaissée. A l 'époque, on pense même que la petite Suzuki va relancer la catégorie et que les autres constructeurs suivront. Il n'en sera pourtant rien...

Confiée à Al Baker, grand Pape du mono à soupapes de TT, le développement de la DR350 est achevé fin 1989 et dura plus d'un an. Voici l'avancement des travaux début 89 dans l'antre secrète d'Al Baker:

Son moteur, 100% nouveau, marche comme la foudre en regard de sa cylindrée. Il est très compact (utilisation d'un carter sec et d'un seul arbre d'équilibrage entraîné par couples de pignons) avec un refroidissement mixte air/huile et posséde un rapport volumétrique de 9.5/1.

La DR350 remporte un succès inédit (5éme vente de trail en 92 avec 1411 unités vendues) dans la catégorie des trails de moyennes cylindrée (catégorie souvent boudée).

La DR350 permet en outre de pratiquer la balade TT et même de participer à un enduro sans autres modifications que la monte de pneumatique adaptés.

La machine est bien née et ne connaîtra pas de gros changement, mis à part l'apparition du démarreur électrique en 1994. La DR350 achéve sa carrière en 1999.

DR350SE - 1994

Pour l'annecdote, en 1992, en réponse à l'importante hauteur de selle de la DR350, apparaît une version SHC (pour Suzuki Height Control) munie d'un astucieux système de hauteur de selle variable qui joue sur la hauteur de suspension (- 40mm en position basse).

Ce modèle fut un échec en France, et la SHC n'était plus au catalogue l'année suivante.

La DRZ400

Fin des années 90, les trails survivant se veulent de plus en plus sportif ou de plus en plus urbain. Dans ce contexte, Suzuki devait penser à la succession de la maintenant vieillissante DR350. C'est chose faite en 2000 avec l'apparition de la DRZ400.

La nouvelle machine se veut beaucoup plus sportive que sa devancière. Elle est beaucoup plus proche d'une machine d'enduro. Elle devient donc plus exclusive que la DR350.
Le moteur est 100% nouveau. C'est une mécanique très moderne : refroidissement liquide, 2 ACT, 4 soupapes entraînées directement par poussoirs (plus de culbuteurs), cylindre sans chemise et des cotes très super-carré (90 x 65.2 au lieu de 79 x 71.2). Ce diable de mono parvient à sortir 40cv à 7600tr/min, mais perd le caractère de gromono (couple à bas régime) et devient rageur à haut régime.

Ce nouveau bouilleur s'inscrit dans la tendance actuel des mono 4 temps d'enduro, une évolution radicale du gromono classique. L'histoire est en route !